Le chant du Cygne

Le jour commençait à décliner sur les collines d'Andoria.
Tristane revenait d'un entrainement avec ses hommes nouvellement recrutés dans son domaine lorsqu'un messager arriva promptement vers elle.
Il lui tendit un message qu'elle ouvrit prestement pour y lire de la part du général

Citation :: "Troupes ennemies en vues, attaque puissante prévue, bannière des Ombres flottant au loin, nous ne pourrons y faire face, j'attends vos ordres"

Rapidement, Tristane compris la situation et elle sut de suite qu'ils n'avaient aucune chance devant le manque d'exprience des nouvelles recrues et l'assaut apparemment bien préparé qui s'annonçait.
Elle demanda au messager de faire évacuer tous les payans et de les envoyer sur les terres de Sertoza, elle renvoya aussi tout le personnel de maintenance du chateau. Elle n'avait aucunement le temps d'appeler à l'aide et devait faire face, seule à cette attaque brutale.

Elle évinça son général lui demandant d'escorter les paysans vers Sertoza et prit la tête des opérations.

Chaque troupe était bien en place et le nuage de fumée se rapprochait de plus en plus des collines.
Elle regarda le soleil se coucher avec un pincement au coeur.

L'attaque commença, brutale et de front entre les deux adversaires. Elle ne put que reconnaitre les troupes du seigneur de Thirama venues une fois de plus la piller et s'acharner une fois encore sur ses terres.
Epée en main elle fonça dans la meute qui se battait et s'entremêlait. Elle tua sur son passage moultes unités mais vit très vite que la fin était proche. Elle décida alors d'aller affronter en personne le seigneur des terres de Thirama. Elle dirigea sa monture dans sa direction quand soudain, une forte brûlure se fit sentir au niveau de sa poitrine. Elle n'eut le temps que d'apercevoir son général qui avait apparemment désobéi à ses ordres courir en sa direction avant de sombrer dans le noir.

Elle ne savait ce qu'elle devait faire dans cette nuit opaque mais sa dernière pensée fut pour son époux et elle l'imaginait apprenant la nouvelle de sa mort et son coeur se déchira. Le dernier son qu'elle entendit fut le chant d'un cygne...

Le magicien dans sa quietude ou peu de monde venait le deranger, mis a part certains amis ailes ce qui lui fit grand plaisir, avait entrepris d'en savoir plus sur les pierres de vision perdu.
En effet, le seigneur Musashi lui avait offert une de ses pierres du levant.
Apres quelques apprentissages, il arrivait a voir des visions, plus ou moins reelles et plus ou moins fondees d'ailleurs. Leur discernement etait tres difficile au debut, maintenant assez maitrise.

Il s'exercait pour le moment sur des amis, cela etait beaucoup plus facile et demandait beaucoup moins d'effort de concentration. En ce mois, il decida d'avoir des nouvelles de Dame Tristane, bien qu'il n'esperait pas la surprendre avec son mari...

Mais quelle ne fut pas sa surprise de ne pas arriver a recueillir la vision, qui s'etait surement perdue... Quand une personne est en danger, il avait reussit a saisir la nuance entre une vision perdue, et celle qu'il ressentait dans ce cas precis...

C'est alors que le magicien se decida a agir... Il appela d'un long et doux sifflement son destrier, GrisPoil pour chevaucher en Andoria... A vol de dragons ou autres creatures volantes, ceci aurait surement mis plusieurs jours, mais la, il n'en avait pour quelques heures...
Il arriva sur les frontieres de ce royaume... mais avant de voir les premiers batiments de la cite d'Andoria, la fumee etait presente tout autour de ses terres... Un combat devait avoir lieu, mais un combat pas comme les autres... Un combat de desespoir.
Olorin ne pouvait laisser ce royaume ainsi surtout connaissant l'etat de Dame Tristane... D'apres sa vision, elle paraissait en danger, et ce n'etait pas le danger d'une simple armee d'ombres qu'il ressentait...

Il formula une incantation, et des genies apparurent, suivie d'aigles. Derriere lui se trouvait une foret... Des ents en sortirent suivis de gnomes, de Grizzlys des montagnes. Des pegases egalement accompagnes d'ailicornes rejoignirent avec les dragons le groupe deja forme.
Les armees de Barazinbar etaient au grand complet devant le royaume d'Andoria, et le magicien blanc, en tete, ordonna l'assaut... le Combat fut rudement mene, les creatures balayees ne s'attendant pas a ce surnombre imprevu...

Une fois le champ de bataille nettoye, Olorin permit a ses creatures de repartir en Barazinbar, et dans une autre incantation, les creatures se disperserent pour disparaitre, laissant le magicien blanc sur son destrier devant les marches du palais.

Il descendit de son compagnon et courut aussi vite que lui permit son age dans le palais se trompant regulierement, il trouva dame Tristane inconsciente sur un lit, un testament a la main.
Il ne pouvait la laisser ainsi... il se concentra et formula une premiere formule... Le pouls de Dame Tristane etait faible, mais aucun changement ne se fit.
Il recommenca une nouvelle fois, mais rien... La Dame restait inconsciente et faible. C'est alors que le magicien comprit... La Dame Tristane n'etait point blessee physiquement, mais elle avait une douleur que lui seul ne peut guerir... l'amour...
Il l'a prit dans ses bras, refit le chemin inverse et la deposa sur GrisPoil qui ne bougea pas, puis Olorin fit de meme en montant sur le cheval.

Olorin parla a GrisPoil et lui dit

Mon ami, montre leur ce que celerite veut dire, file en royaume de Sertoza

Sans secousse, le cheval demarra au galop, la Dame dans les bras du magicien, filant vers le royaume de Sertoza...

le soleil se couchait a l'Ouest, derriere le magicien et son cheval... A l'approche des frontieres de Sertoza, le cheval se mit au trot, l'on pouvait, le soleil dans le dos, apercevoir deux ombres sur le cheval dans ce ciel rougeoyant...

Le magicien voulait porter la Dame vers son Epoux car lui seul pouvait la guerir de ce mal... Elle avait cesse de ce battre, mais pourquoi cela? comment en avait elle pu en arriver la?
Le magicien ne connaissait pas tres bien cette Dame Tristane, mais ce qu'il savait, c'est quelle arpentait Nyleria depuis suffisament longtemps pour connaitre cette ile, son fonctionnement... Peut etre pas forcement une fabuleuse manieuse d'homme, elle avait son charme envoutant qui pouvait tromper l'ennemi... Apres tout, tout le monde ne peut maitriser les armees aussi bien que certains seigneurs ici, et peut etre que certains n'en avaient conscience... d'ailleurs, ceci donne peut etre cette petite touche petillante en regardant Dame Tristane dans le reflet d'un lac un soir de pleine lune...

la journée se terminait doucement sur la calme contrée de Sertoza.
La cité avait tenu un jour de plus, un jour ressemblant au precèdent, un jour de guerre...

Le sieur Belitir avait donc mené à bien ses armées, son domaine et son peuple, cependant quelque chose n'avait pas eu son attention.. à vrai dire c'était plutôt quelqu'un pour utiliser le therme exact.
Cette attention n'était pas celle que l'on porte tout les jours aux personnes que l'on cotoie, non celle ci était plus profonde, plus solide et bien sur plus primordiale à ses yeux..

Ses pensées se tournèrent donc vers elle, qu'il n'avait pas vu depuis deux long jours, sans nouvelles, sans missive.. Il ne l'avait pas vu mais sa presence à ses cotés lui semblait toujours si intense, il n'avait de cesse de penser à elle sans en avoir forcement
l'air de s'en rendre compte.
Elle était là et quoi qu'elle fasse,quoi qu'elle dise,elle le demeurerait eternellement!!

Ainsi, belitir se munissant d'un leger voile de soie appartenant à sa douce, il saisit sa plume pour lui ecrire. La flamme émanant de la petite bougie deposée sur le bureau fit après quelques lignes, de breves courbures. Celles ci conduisirent à son extinction suivie d'une entrée rocambolesque d'un jeune messager ailé.
Belitir sursauta par surprise et se leva, tandis que le messager sautillait dans tous les sens, semblant perdu et destabilisé.

La reine cria t'il, La reine ...

Belitir s'inquieta rapidement,

Quoi la reine qui a t'il? parle!! que ce passe til donc?

Le messager n'arrivant plus à parler fit de grands geste perdus
montrant une direction , le plafond , ouvrant de grands yeux sans prononcer mot.

Belitir n'attendit pas, Ses ailes se colorèrent d'un rouge grandissant presque jusqu'à devenir plus noir que le jaïs. Inquiet et perdu, il les deploya et sauta de son balcon.
L'ailé descendit alors la tour à haute vitesse tournoyant lègerement, il redressa sa direction jusqu'à froler le ras du sol.
Ce qu'il vit alors eu pour seul effet de le stopper net.
Sa douce et tendre epouse Tristane se tenait sur le dos blanchatre de gris poil.
L'ailé eu un regard rapide vers le magicien blanc qui se tenait tout proche, il lui deposa la main sur l'epaule et le remercia de cette presence.
Il ne fallait pas etre devin pour comprendre ce qui venait de se passer et belitir s'empressa de se diriger versttristane.

Gripoil abaissa ses deux pattes avant pour faciliter l'ailé à saisir sa douce délicatement
Une fois dans ses bras, l'ailé sentiT un leger frisson parcourir ceux ci.
Il n'avait jamais ressenti cette sensation d'effroi.
C'est au moment proche de voir les choses disparaître qu'on se rend compte de leur importance. ainsi faisant signe au magicien, l'ailé s'avanca sur les marche de la cité bleuté de Sertoza.
De nombreux habitants epiaient les moindres gestes de leur roi et de leur reine.
Tous chuchotèrent mais personne ne vint à leur rencontre.

L'ailé finit sa marche dans la plus haute tour de la cité après avoir marché bien lontemps.
Il n'avait point desserré son emprise et de longues larmes s'étaient trouvé un chemin sur son visage.
déposant celle pour qui son coeur n'avait d'autre place sur le lit de la chambre,
il se posa à ses cotés.
Seuls eux étaient reunis dans cette pièce et Belitir approcha alors son visage de celui de Tristane.
Des paroles douces, calmes et profondes glissèrent le long de ses lèvres à l'intention de sa douce

toi que j'ai toujours voulu protéger
toi avec qui j'aurais tant voulu avancer,
aujourd'hui tu es là ,blessée par mon aveuglement, blessée par mon manque de confiance en toi.. oh que le regrette.. combien j'en suis si mal aisé.
Pourquoi t'ais-je t'en donné souffrance alors que mon seul souhait été de voir ton bonheur.
Mais maintenant je sais! je connais mon erreur et fais le serment de ne plus le refaire...

Belitir enveloppa la main deTristane dans les deux siennes et continua

Pardonne moi, laisse moi prouver le respect que je te dois en acceptant mon pardon.
Je ne puis continuer sans toi et tu le sais.

Les ailes de l'ailé retrouvèrent petit à petit leur blancheur.

Donne moi la force de continuer, donne moi l'espoir de vivre une vie meilleure mais surtout donne moi le plaisir de te garder à mes cotés.

Sur ces mots, l'ailé deposa un baiser sur la main de Tristane et laissa inclinER sa tête
ne voulant pas laisser son visage en pleurS au vu de Tristane.

Olorin savait qu'il n'avait plus rien a faire maintenant en ce lieu, le sort de Dame Tristane etait entre les mains de Belitir...

Il avait fait ce qui devait etre fait, en esperant que jamais plus se reproduise pareille situation... le magicien ne sera pas toujours la, et la prochaine fois pourrait etre dramatique...

Mais un jour nouveau renaitra.

Au fond de lui, il savait que Dame Tristane reviendrait surement a elle... mais c'est quand meme pas totalement rassure qu'il remonta sur Grispoil pour rejoindre les Montagnes de Barazinbar.
Au moment de s'approcher de son cheval, il lui tappota le flanc pour lui porter une marque d'affection et le remercier d'avoir fait le plus vite possible pour ramener la precieuse Dame.

Il quitta les remparts de Sertoza, le soleil disparaissait totalement au dela des montagnes et Grispoil parti au pas.
Sur la crete, le magicien se retourna, pour regarder la belle cite, puis partit au galop vers Barazinbar...

Encore cette nuit opaque.
Pourtant Tristane ressentait quelque chose
Cette douleur affreuse encore et encore lui transperçait le coeur plus que jamais.
Mais....ressentir ce mal signifiait il que la mort ne l'avait pas emportée ?

Pourquoi cette nuit persistait elle ? cette nuit si opaque ? ou était elle ?

Une douce chaleur l'envahit atténuant la douleur.
D'où pouvait elle venir ?

Tristane oscillait entre mettre fin à cette souffrance et abandonner toute lutte et trouver la source de cette chaleur bienfaisante. Elle n'avait plus rien à perdre dans ce combat.

Un son lui parvint et une image : Belitir !
Si elle devait se battre ! mais après tout pourquoi ? Elle l'aimait certes mais ce vide qui c'était creusé entre eux n'aidait pas à faire pencher la balance du bon coté.
Son visage cependant défilant devant ces yeux, ressortant plus fort que jamais dans cette obscurité.
Elle ne pouvait pas le laisser, elle ne pouvait pas le quitter, pas lui, pas l'amour de sa vie.

La douceur s'emplifia, l'opacité sembla s'atténuer.
Dans ce voile gris elle aperçut le dessus d'une tête, et entendit des sanglots.
Elle voulait hurler, crier qu'elle était la qu'elle l'aimait mais rien ne sortait de sa bouche. Elle était telle une statue, immobile mais consciente, enfin consciente de tout.

Le combat contre les troupes de Thirama, le vide la douleur...

Elle tentait désespérément de bouger sa main, cette main qu'il tenait avec tant de force. Aucun mouvement.

Puisant au plus profond d'elle meme dans ses dernières forces elle parvint a murmurer d'une voix très faible :
- Je suis là mon ange

Cet effort avait pompé tout ce qui lui restait d'énergie et elle sombra dans un profond sommeil.

Belitir esperait.. il n'avait jamais perdu l'espoir mais redoutait quand même le pire.
Ainsi il ne voulait plus etre separé de sa douce. Il ne voulait plus la laisser seule!
Seulement il prit le temps de reflechir à tout cela... quelques instants avant que la douce chaleur emanant de la main de Tristane ne le fasse frissonner.

Elle avait reussi à lutter , elle avait reussi à trouver la force de rester parmi le monde des vivant. Belitir ne put que laisser un soulagement l'envahir il avait retrouvé sa joie de vivre et il ne put s'empecher de retourner son regard dans celui de sa douce.
Celle ci avait pourtant gardé les yeux fermés mais belitir sentait sa presence , elle était là elle ecoutait, et elle laissa echapper quelques mots :

- Je suis là mon ange

L'ailé à l'entente de cette phrase resserra légèrement son emprise sur la main de Tristane.
Il avait envie de repondre, moi aussi je suis là, moi aussi je serai toujours là.. mais quelque chose l'en empecha.
Il se leva légèrement et remarqua la tête de tristane basculer légèrement sur le coté.
Elle n'était pas morte loin de là.. elle venait de s'endormir suite à une journée plus qu'eprouvante.

Ainsi l'ailé placa ses lèvres proches de l'oreille droite de Tristane et lui dicta quelques mots.

Ma douce, j'ai reflechi et... il te faut prendre du repos.
Ma presence à tes cotés ne te sera pas benefique pour le moment et il vaut mieux que je te laisse respirer un peu.. La cité de Sertoza te garde en elle jusqu'a ce que tu ailles mieux.

Ici tu ne prendras aucune blessure, ici aucun ennemi ne viendra te nuire et les remparts te preserveront de toutes choses negatives.
Pour ma part, une affaire urgente m'appele hors de ces terres. J'aurais préféré rester là mais je pense qu'après tout c'est une bonne chose , cela te permettra de reprendre le cours normal des choses à ton rythme.

l'ailé s'avança et deposa un doux baiser sur le front deTtristane.

à bientot ma douce et retrouve vite ta force.
sur ces mots il recula légèrement. se placa sur le balcon et regardant une dernière fois celle pour qui tout son coeur était empli d'amour il s'envola disparaissant au loin dans les blancs nuages