Une si douce rencontre...

La nuit se préparait à envahir la belle île de Nyléria.
Tristane rentrait de visite de chez des amis à l’opposé de l’île mais sa monture se blessa, aussi, elle décida de faire halte pour la nuit, dans une des auberges qu’elle trouverait sur sa route.
Une enseigne de bois richement ornée attira son attention, et elle décida de s’arrêter dans ce lieu qui semblait avoir une assez bonne réputation, loin des auberges de mauvaise vie qu’elle croisait constamment sur sa route au fil de ses voyages.
Déposant sa monture au lad présent, elle lui donna les recommandations utiles aux soins de celle-ci et se prépara à entrer dans l’auberge.
Ne sachant quelle population elle allait y croiser, elle rabattit la capuche de sa longue cape sur sa tête, masquant ainsi une partie de son visage.
Elle poussa la porte et entendit diverses conversations mais sans ce brouhaha habituel pour ce lieu.
Pénétrant le plus discrètement possible dans l’établissement, elle se dirigea vers le comptoir où se tenait une jeune femme vêtue proprement mais de façon rustique et pratique pour son métier.
D’une voix douce elle demanda si elle pouvait avoir une chambre pour la nuit et un repas.
La jeune fille, impressionnée parce qu’elle ne pouvait distinguer le visage de la personne qui lui parlait, acquiesça mais lui signala que le repas devait être pris dans la salle de la taverne uniquement.
Tristane se retourna et examina la salle où demeuraient quelques tables vides encore. Elle avisa une table libre au fond, et à la table voisine se tenait un homme seul. Elle était assurée de ne pas être dérangée, du moins le pensait elle, et de pouvoir aller se coucher rapidement.
La serveuse lui apporta des tranches de pain et le lait à la rose qu’elle avait commandé à son arrivée. S’en suivi une assiette de ragoût délicieusement parfumé avec des pommes de terre. Le plat du jour avait dit la jeune demoiselle…
Afin de manger plus à son aise, Tristane enleva sa capuche et sa cape. Ce qui eut pour effet de créer un instant de silence dans la salle. Elle se rassit prestement, baissant la tête dans son assiette.
L’homme de la table à côté de la sienne avait continué de manger tranquillement, sans paraître la dévisager comme les autres occupants de la pièce. Non qu’elle fût d’une exceptionnelle beauté mais elle avait une silhouette élancée, de longs cheveux noirs geai tranchant avec des yeux verts et savait s’habiller avec goût. Elle portait ce soir là, sous sa cape de voyage, une robe de brocard bordeaux brodée. Sa préférée. Un décolleté arrondi sage mais laissant voir un cou fin et gracieux. A celui-ci était accroché un étrange pendentif scintillant mais qui semblait renfermer milles secrets.
Avec appétit elle dégusta ce délicieux repas et le termina par une crème aux œufs des plus exquise. Avant de monter se reposer, elle commanda une tisane qui lui permettrait se sombrer dans un sommeil réparateur.
C’est au moment où elle dégusta cette tisane qu’elle entendit une voix à ses cotés.
Elle tourna la tête tout en posant sa tisane et s’aperçu que cette voix s’adressait à elle.
Sans vraiment avoir entendu ce qu’il lui disait, elle hocha la tête en direction de son voisin de table esquissant un sourire poli mais pas très encourageant.
Cependant, la voix continuait à tinter à ses oreilles comme une mélodie. Cette mélodie la pénétrait jusqu’au plus profond d’elle-même sans qu’elle ne sache pourquoi.
Elle se tourna une nouvelle fois vers cet homme si mystérieux, assez pour éveiller sa curiosité, et écouta ses paroles…

La soirée était plutôt calme comme à son habitude. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'une habituelle silhouette se tenait au fond de la pièce.
Seule comme à l'accoutumé, on ne distinguait que peu sa presence.. non pas qu'il se cachait dans l'ombre mais plutôt que rien d'atificiel n'attiré les regards.
Ce ne fut pas la même chose lorsqu'une jeune femme penetra dans la taverne.
Sa personne resplendissait dans la faible lumière des bougie posées sur le comptoir.
Elle, se faisait discrète, ne voulant point attirer les regard elle ne parla que très peu et de manière silencieuse.
Ceci fait, elle s'avanca alors vers la table proche de l'ailé, ota son long manteau et prit place.
Belitir n'avais pas levé les yeux. non pas par manque de respect mais plutôt pour ne pas gener cette jeune femme.
Il n'en avait pas moins apprecié ce doux parfum l'entourant et fut surpris de ne voir point seigneur accompagnat cette Dame.

Laissant ainsi quelques minutes se passer et le repas se terminer, l'ailé appela doucement la serveuse. celui ci la remerciant du repas et lui presenta alors une petite bourse suffisante pour payer son repas et .. celui de sa voisine de table.

La serveuse le remercia et partit en direction du comptoir sans dire autre mots.
Relevant alors la tête et voyant la jeune femme finir sa tisane, il se decida à prendre la parole :

Ses premières paroles furent brèves et ne laissèrent echapper qu'un bonsoir pour ne pas trop surprendre celle ci.
Elle tourna la tête et esquissa un leger sourire avant de fixer à nouveau sa tisane.
belitir repris alors :

Il ne me semble pas vous avoir déjà vu en ces lieux chere Dame.
Je me nomme Belitir et je serais heureux de pouvoir marcher à vos cotés en cette belle nuit le long du bois bordant la cité ailée.
Enfin ce n'est qu'une proposition et je comprendrais bien evidemment votre refus, ne connaisant point ma personne.
En tout cas soyez sur que vous serez très bien acceuilli en ces lieux et qu'importe votre choix, votre soirée sera la meilleure qui soit.

l'ailé se leva il attendait une reponse qui n'allait certainement pas se faire attendre.

Les mots arrivèrent enfin de façon disctincte à ses oreilles remplaçant la mélodie envoutante de ses paroles.

Jamais elle n'avait accepté quelque promenade que ce soit avec un inconnu mais alors qu'elle pensait refuser cette invitation, d'autres mots sortirent de sa bouche.

- J'accepterais cette promenade digestive en votre compagnie avec le plus grand plaisir messire mais laissez moi me présenter avant cela. Je suis Dame Tristane, régente des terres d'Andoria sur cette île.

Depuis quelques jours, Tristane, sans savoir pourquoi avait la nette impression que quelque chose se passait en elle. Quelque chose en elle se métamorphosait sans qu'elle ne réussisse a savoir pourquoi et comment. Elle avait un léger mal de tête et se dit que prendre l'air lui serait bénéfique.
Elle termina sa tisane et se dirigea vers la jeune serveuse comptant payer son repas mais l'employée éluda la question en lui disant qu'elle règlerait le tout avec sa chambre le lendemain.

Ayant oublié sa cape elle se retourna pour aller la chercher mais le Sieur Belitir était déjà près d'elle avec la cape à la main. Elle l'enfila avec son aide et ils sortirent tous deux pour une longue balade nocturne.

Belitir esquissa un leger sourire en aidant Dame tristane à mettre son manteau.
Elle avait donc acceptée cette invitation sans retenue.
Une promenade nocturne n'était pas sans risque mais l'ailé fut ravi de cette de decision.

Ainsi, saluant la gérante de l'établissement et la remerciant de ce repas, Belitir accompagna Dame Tristane jusqu'à la sortie.
Il mit à son tour sa veste d'un geste simple puis enfila de légers gants blancs en soie.
Il placa alors celles ci dans les longues poches de sa veste et tendit un bras à cette dame lui tenant compagnie pour commencer la marche.

Elle s'exécuta et ils disparurent alors de la luminosité produite par l'interieur de la taverne.
Désormais guidés par les faibles rayons provenant de la lune les deux individus marchait en silence. Silence qui ne dura pas longtemps, rompu par la prise de parole de l'ailé:

Alors chère Damoiselle que nous vaut cette visite courtoise en des contrées si éloignée d'Andoria? Vous seriez-vous perdue ou faites avoir par la tombée de la nuit si brusque de ce soir?

Belitir avait déjà eu écho de plusieurs histoires venant des terres d'Andoria mais jamais il n'avait encore prit le temps d'en découvrir les secrets. C'était pour lui un plaisir inattendu que de pouvoir passer cette fin de soirée en compagnie de la régente de ses terres reculées.

Savourant la ballade nocturne et l'air frais sous cette lune eclairante, Tristane s'accrocha au bras que lui tendait le sieur Belitir. Cela la rassurait. Le contact cependant la fit frissonner mais elle essaya de cacher cela. Non qu'elle frissonnait de froid mais il y avait dans ce contact comme un échange, une symbiose.

Elle répondit de sa voix habituellement calme et douce :

-En fait je rentrais de visite chez un Seigneur et sa Dame qui habitent de l'autre coté de l'île et je pensais avoir le temps de me retrouver en Andoria ce soir mais ma monture c'est blessée. Aussi j'ai du faire cette halte imprévue et cette auberge m'a paru la plus accueillante que j'ai pu trouver sur ma route.

Elle fit un pause puis reprit :

- L'air est si doux ce soir et la lune si pleine que c'est agréable de se promener à cette heure et de vous sentir auprès de moi. Vous êtes.....rassurant. Je ne sais pourquoi je me sens en sécurité à vos cotés. Mais il est vrai que votre réputation de guerrier n'est plus à faire aussi cela me rassure doublement dit elle en souriant. Et vous même messire, fréquentez vous couramment cette auberge ou bien etes vous juste de passage aussi ?

Jamais Tristane n'avait eu pour habitude de se livrer ainsi à la première personne venue et même si elle connaissait le seigneur Belitir de réputation, elle n'avait jamais eu l'occasion de le rencontrer personnellement. Nyléria était une grande île mais les informations circulaient très vite sur les réputations qui se faisaient et se défaisaient parfois aussi vite.
Ils avancaient tous deux doucement, elle profitant de chaque parfum que la nuit laissait exalter, lui légèrement tendu, observant autour de lui comme par habitude mais sans inquiétude apparente.