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Lorsqu'ils eurent quitter la taverne des Mille Nuages, Lysia proposa au Seigneur Sotek de lui faire visiter les jardins de la cité. C'est ici que Dame Nyviel et elle-même venaient choisir les fleurs et les fruits qui servaient aux offrandes, parmi les nouvelles créations du Maître des jardins royaux. Dès qu'ils eurent passé la grille qui en protégeait l'accès, Lysia se mit à gambader sur les pelouses.

- Messire, suivez-moi, je vais vous montrer mon endroit préféré, lui dit-elle en riant.

Elle fila vers le fond du jardin, suivant un petit chemin bordé d'arbustes fleuris et s'arrêta au pied d'une cascade qui faisait murmurer l'eau d'un étang abrité des regards par un bouquet d'arbres.

- Voici mon lieu secret, Messire, je vous le montre parce que je vous aime bien, dit-elle soudain timide. Quand il fait beau et chaud, comme aujourd'hui, je viens ici me baigner. Restons un moment, voulez-vous. Nous pourrions bavarder, pour faire connaissance...

Assise sur une pierre au bord de l'étang, Lysia regardait avec envie le jeune seigneur s'ébattre dans l'eau. Sur son visage, on pouvait lire son hésitation, elle craignait d'être surprise en compagnie de Sotek et que dirait Dame Nyviel, si elle venait à apprendre qu'elle s'était baignée avec quelqu'un. Sotek la regardait, le regard insistant, gênée, elle baissa les yeux et pour se donner contenance tendit son pied menu et trempa le bout de ses orteils. L'eau était tiède et douce. Elle soupira et dit d'une petite voix en se tortillant:

- Messire, je ne peux me baigner en robe et me dévêtir serait malséant, je me contenterai de vous regarder...

La belle jeune fille avait trempé son pied dans l’eau douce et tiède de l’étang mais ne vint pas se baigner par une quelconque raison, Sotek la regarda, s’approcha doucement d’elle en sortant de plus en plus de l’eau, sous les rayons du soleil son torse apparut pour laisser place à un corps musclé de couleur bleu turquoise en parfaite harmonie avec la couleur bleu claire de l’eau. Lysia se mordit les lèvres.
Sotek attrapa le pied de celle-ci, lui lâcha un magnifique sourire et la tira dans l’eau. Lysia eu tun petit cri aigu avant de plonger dans l’eau, l’homme lézard ne savait pas si Nyviel apprécierait que Lysia se baigne avec lui. Mais il était trop tard pour l’apprendre.

- On est quitte à présent ! lui dit Sotek en souriant.

- Non, tu me dois encore un repas ! répondit Lysia en souriant également et se relevant, avant de lui sauter dessus pour le couler.

Mais ses efforts fut vains, car la différence de force entre les deux étaient très grande et c’est elle qui se retrouva sous l’eau. A sa troisième tentative Sotek se laissa faire. Celle-ci contente releva sa manche pour montrer le peu de muscle qu’elle avait à son bras mais surtout pour montrer qu’elle avait réussit. Sotek rit et la belle Lysia comprit qu’il se moquait d’elle.
Elle se jeta sur lui mais ce dernier plus rapide esquiva et courut escalader les rocher près de la cascade Lysia à ses trousses. Une fois en haut, il aida Lysia à grimper à ses cotés et lui montra la hauteur avant quelle ne se jette sur lui. Quand elle aperçut qu’ils n’étaient pas si bas que cela, elle fit croire a Sotek qu’elle avait peur et s’accrocha à lui.

- Bon eh bien honneur aux dames… !

- A non, moi je descends pas !

- Il ne fallait pas me suivre alors.

Lysia se pencha un petit peu pour voir en bas et se blottit contre Sotek.
Ils se regardèrent dans les yeux enlacés dans leurs bras. Et s’embrassèrent tendrement en haut de la cascade sous le bruit de cette dernière. Puis main dans la main ils sautèrent dans l’eau. Le soleil brillait intensément au-dessus d’eux. Une fois la tête hors de l’eau, Lysia sortit de l’eau sans rien dire pour se sécher sous le soleil. Sotek fit de même...

Sur l’herbe tendre, les traces de pas laissées par les pieds mouillés de la jeune fille disparurent rapidement sous le chaud soleil de midi. Lysia contemplait sa robe détrempée, elle ne pourrait rentrer ainsi. Se tournant vers Sotek, elle vit que celui-ci s’était adossé à un arbre et la regardait moqueur. Elle se dirigea vers un bouquet d’arbustes tout en défaisant avec peine les lacets de sa robe.

-Sotek, viens m’aider, je ne peux défaire le laçage dans le dos. Je veux mettre à sécher ma robe sur ces branches avant de rentrer.

Sotek ne fit qu’un bond, trop heureux de rendre service.

- Tiens-toi tranquille, dit-il en riant, tu ne me facilites pas la tâche.

Lysia s’échappa dès qu’elle sentit les épaules de sa robe glisser et sauta prestement pardessus le vêtement tombé à terre. Elle ramassa la robe et l’étala avec soin sur les branches.

Le jeune seigneur ne disait plus rien, les bras ballants, il contemplait la jeune fille occupée à tapoter la robe pour en enlever les plis. Inconsciente du trouble qu'elle suscitait avec sa petite chemise et son jupon qui lui collaient à la peau, soulignant son corps gracile, Sotek finit par détourner les yeux et retourna s’asseoir près de l’arbre.

Lysia le rejoignit et s’assit à côté de lui, passa les doigts dans ses cheveux humides pour en démêler les boucles. Elle secoua la tête, sa chevelure blonde répandue sur ses épaules exhalait les odeurs de l’été. Elle souriait heureuse dans le jardin. Prenant sa respiration, elle ferma les yeux et se mit à chantonner…

Assis contre l’arbre, regardant la beauté du paysage, Sotek s'endormit...

"...Lysia ne parlait pas. Aucun bruit sauf le chant harmonieux de la nature. La jeune et belle fille glissa doucement sur l’herbe sa main pour atteindre celle de l’homme-lézard dans une caresse profonde. Ils tournèrent la tête pour se regarder tendrement. Leurs visages se rapprochèrent doucement l’un de l’autre pendant qu’ils fermaient les yeux, jusqu'à se toucher lèvres contre lèvres en une agréable sensation. Un profond baiser passionné et amoureux qui aimantait leurs corps. Sotek de sa main libre glissa ses doigts dans les doux et long cheveux blonds de Lysia pour descendre sur la peau tendre de son cou, puis lentement caressa son dos, il remonta vers le corsage, le dégrafa et ils se serrèrent l’un contre l’autre. Ils étaient encore ainsi, lorsqu’un rire de femme se fit entendre non loin et les coupa de leurs plaisirs :

- C’est dame Nyviel !! Vite, aidez-moi à remettre ma robe, et allons-nous en d’ici !

L’homme aux écailles venait de ressentir la peur de Lysia si Nyviel les voyait, il l'aida à refermer sa robe presque sèche, prit ses armes, et ils partirent discrètement main dans la main e se cachèrent derrière les arbres et arbustes qui longeaient ce magnifique endroit.

- On l'a échappé belle ! En tous cas, dame Nyviel se fait accompagner par d’étrange personne, Nozieres ! Qu’allez-vous me faire visiter à présent demoiselle Lysia ? Mais attendez, saperlipopette, ma chemise, je l’ai oubliée sur l’arbre ! Cria presque Sotek.

- Trop tard, on ne peut plus y retourner. Ils ont surement déjà du la trouver, mince ! Répondit Lysia.

Après un petit moment de réflexion, Sotek dit à Lysia d’une voix naturelle suivie de gêne :

- Belle Lysia, je vous demande pardon de vous avoir attiré ces ennuis ..."



Un chant, un chant se faisait entendre dans la tête de l’homme-lézard pendant qu ‘il dormait, une belle voix résonnait agréablement, chantonnant dans son crâne. Il ouvrit les paupières lentement pour apercevoir le paysage magnifique qui s’offrait à lui. Il respira un grand coup, puis sentit une douce caresse réconfortante dans sa main pendant que le chant continuait sa mélodie. Sotek tourna doucement sa tête pour apercevoir que c’était la belle Lysia qui lui tenait tendrement la main et qui chantonnait. Le garçon fut prit d’un beau sourire quand il comprit qu’il venait de rêver cette superbe aventure, tout avait l’air si réel et passionné ! Il se mit à rire, Lysia arrêta de chanter et le regarda :

- Je chante si mal que cela ?

Sotek continua de plus belle et lui dit entre deux rires :

- Mais non, vous chantez très bien, c’est très beau !

Il riait, plié de rire par terre. Il regarda soudain Lysia et cessa de rire pour sourire en la regardant et lui dit :

- Vous savez, vous êtes très mignonne quand vous boudez belle Lysia !

Celle-ci le regarda et rit à son tour, ils continuèrent ainsi un long moment quand soudain un rire s’ajouta aux leurs :

- C’est dame Nyviel, vite aidez-moi à remettre ma robe et allons-nous-en !

Sotek ne bougeait pas prit par une pensée étrange, ce moment, il était dans son rêve ! Il se leva sans comprendre, sans savoir ce qu’il faisait, il aida Lysia, ramassa ses armes s'en s’en rendre compte puis ils partirent en se cachant derrières les arbres en oubliant sa chemise :

- Sire Sotek, votre chemise ! Ou est-elle ? Vous l'avez oubliée ? Mince !

Celui-ci ne répondit pas, toujours sous le choc. Lysia le regarda bizarrement. Sotek l’attrapa par la taille et l’embrassa brusquement pour finir dans un baiser d’une tendresse infinie afin de lui montrer de quelle façon son amour envers elle avait pris possession de son cœur.

Blottie contre Sotek, la jeune fille sentait son cœur battre la chamade. Elle ne savait plus très bien si c’était la crainte d’être découverte ou le baiser du jeune seigneur. Elle sentait sur sa peau courir un doux frisson et la tête lui tournait, elle se détendit peu à peu et s’abandonna … Pleins de sentiments se bousculaient en elle qui n’avait jusqu’à présent pour seul soutien que dame Nyviel. Voici que depuis aujourd’hui, elle éprouvait un bonheur nouveau, la joie de partager des rires et des jeux et ce trouble secret qui faisait qu’elle ne voulait plus quitter les bras protecteurs du jeune homme. Elle leva son visage vers lui et lui dit en hésitant :

- Seigneur Sotek, je dois retourner à la Taverne chercher Nuage Blanc que j’ai laissé à l’écurie. Si vous pensez rester dans la Cité, continua-t-elle, avez-vous songé à votre logement ? Vous pourriez y trouver une maison agréable pour votre séjour et peut-être même vous y installer. Et puis, fit-elle timide, vous pourriez venir me rendre visite dans la boutique où je prépare les fleurs, nous allons d’ailleurs avoir une grande fête dans la ville, j’espère que vous y participerez, elle parlait soudain plus vite et pleine d’espoir, si vous êtes d’accord, il va vous falloir des vêtements de cérémonie et une monture et installer votre maison et… j’aimerais que vous restiez, dit-elle dans un souffle…

Ils se regardèrent serrés dans les bras l'un de l'autre, Lysia devait partir, elle devait le laisser seul. Sotek ne disait rien sous le regard envoûtant de la belle fille, elle se détacha doucement de lui, ils se tenaient encore les mains mais Sotek les lui lâcha en comprenant que c'était ce qu'il devait faire. Il la regarda pendant que celle-ci s'en allait lentement en reculant, elle ferma les yeux respira un grand coup sous le regard attentif de Sotek et se retourna avant de les réouvrir, elle partit à la recherche de sa monture. Sotek la vit s'éloigner, soudain, il ferma les yeux avant que celle-ci ne disparaisse dans les jardins en cette chaude après-midi.

- Maintenant, il va me falloir un logement pour la nuit, allons voir Albert à la taverne ! dit-il à voix haute, il pourra m’aider continua-il d'un soupir.

Il quitta le jardin en longeant les chemins de graviers et de sable,admirant les bordures de plantes et de fleurs colorées...

Poussant la grille ils entrèrent dans les jardins et Nozière emmena Nyviel dans leur coin secret qu’il avait aménagé pour elle et que seul les proches connaissaient.
Arrivé au pied de la cascade il aida Nyviel à s’étendre sur la pelouse et lui murmura avec tendresse endors-toi je veille sur toi.
Il aperçu un linge accroché a un arbre, une chemise ! voyant son état il la plia soigneusement pour lui offrir un oreiller enleva son tablier qui bien qu’un peu lourd la protègerait bien de l’humidité, afin de rendre sa situation plus confortable.
Il était assis auprès d’elle et repensait à sa journée et se mit à sourire en pensant à sa précipitation pour descendre voir Nyviel et se dit qu’il prenait toujours tous prétextes pour la voir.
Il se souvint de ce jeune lézard et ne comprenait toujours pas qu’un couple aussi différent puisse se former mais que voulez-vous la nature me surprend toujours.
Il pensa à sa rencontre avec le roi et se dit :
« Profiter de la situation moi, il se prend pour qui ce roitelet je lui changeais ses langes il y a pas si longtemps et me parler comme ça pff je suis certainement celui avec qui Nyviel craint le moins dans cette cité. »
Il se souvint avoir entendu parler de : nicoléde un élixir pour dessoûler et se qu'il se rappelait surtout c’est cette phrase : « une bouteille d'élixir à porter de la main dessoûle même le plus ivre des nains! . » mais où ?
Ah! oui un écriteau dans la boutique du Conservatoire ça y est, ça lui revenait
Il regarda Nyviel endormie, se leva et sortant du bosquet vit un de ses employés occupé à tailler des haies il lui dit :
Il y a derrière ces arbustes quelqu’un qui se repose veillez à ce que personne ne la perturbe, je reviens très vite.

C’est un rayon de soleil filtrant au travers des branchages qui fit remuer Nyviel toujours étendue sur le sol. Elle soupira, ouvrit les yeux et porta la main à sa tête. Le tambour battait dans son crâne.

- Par tous les dieux, se dit-elle, l’hydromel de cette taverne était traître, aux grands maux, les grands remèdes.

Emergeant des buissons, elle vit qu’elle était seule, enleva sa robe et nue se dirigea à quatre pattes vers l’étang de crainte qu’on ne l’aperçoive. Elle plongea et nagea jusqu’à la cascade. C’est alors qu’elle se mit à siffler une étrange mélopée, un chant aigu et rythmé. De la chute d’eau émergea un serpent à la peau lisse et luisante qui glissa jusqu’à elle et lentement s’enroula autour de son corps. La vouivre dressa le col, son regard d’émeraude planté dans celui de Nyviel, mêlant le chuintement de son souffle au sifflement mélodique.

- Toi la gardienne de ce lieu, siffla la prêtresse, je demande le bienfait de ton eau, puisses-tu veiller sur l’étang et me laisser bénéficier du pouvoir de la cascade.

Le serpent desserra lentement son étreinte glissant à la surface de l’étang, Nyviel se hissa sur la pierre plate juste au dessous de la chute et laissa l’eau couler sur sa tête…

Nozieres essoufflé par sa course s’avança doucement vers l’étang et dirigea son regard vers l’endroit ou il l’avait laissé étendue. Il ne vit plus personne surpris il regarda aux alentours et aperçut la robe de Nyviel au bord de l’eau. Scrutant les lieux il l’a vit allongée sous la cascade découvrant ainsi son corps sublime. Elle était là, les yeux fermés profitant des bienfaits de l’eau offrant ainsi à son regard le contour de ses formes.
L’eau ruisselait sur sa tête, glissait sur ces cheveux, rebondissait sur ses seins, plongeait sur son ventre, et glissait entre ses jambes pour retomber dans l’étang.
C’était magique et Nozieres ne bougeait plus se rassasiant de ce spectacle car il savait que des occasions comme celle-ci seraient rares.
Il toussota pour attirer son attention.
Le voyant Nyviel se laissa glisser dans l’étang pour dissimuler sa nudité et se rapprocha du bord.
Il lui tendit un flacon et lui dit :
« Je viens de courir jusqu’au Conservatoire pour vous chercher cet élixir qui a les propriétés d’effacer tous les méfaits de l’alcool, alors buvez-le et sortez de cette eau ou vous allez prendre froid et croyez-moi, le moment serait mal choisi pour être malade, ce qui nous attend, ne nous laissera pas beaucoup de temps pour nous reposer, une fête aussi importante doit s’organiser dès aujourd’hui. »
Se retournant à demi dans l’espoir de l’apercevoir encore un peu dans toute sa nudité il lui chuchota doucement :
« Vous avez un corps splendide, il a votre douceur et ses formes sont un ravissement, heureux l’homme qui pourra le caresser et sage celui qui saura l’apprécier. »

Quelques brasses et Nyviel avait regagné le bord de l’étang allongeant avec peine le bras afin de saisir la fiole sans rien dévoiler de sa nudité.

-Messire Nozières, fit-elle gênée, veuillez me donner ma robe et tournez-vous que je m’habille. Auparavant j’accepte de prendre cet élixir mais rassurez-vous je vais déjà mieux et il est temps que je retourne au Sanctuaire. Et plus jamais de cet hydromel de la taverne, il est bien trop fort pour moi.

Galant homme, Nozières, le regard au loin, lui passa son vêtement, un léger sourire sur les lèvres. La journée s’était révélée fructueuse, la prêtresse trop rare par sa présence avait délivré quelques uns de ses secrets. Les efforts qu’il déployait dans ce jardin commençaient à porter leurs fruits, damoiselles et damoiseaux y venaient roucouler et même Nyviel avait abaissé sa garde et fait confiance à la magie naissante du lieu en se dévoilant, doux euphémisme pensa-t-il.

- Etes-vous prête ma Dame, avez-vous revêtu votre dignité, ironisa-t-il, puis-je me retourner?

Il n’attendit d’ailleurs pas sa réponse et voyant qu’elle ne répondait toujours rien gardant l’air un peu distant :

- Dame Nyviel, prenez mon bras, je vous raccompagne jusqu’à la grille, il est temps pour nous de reprendre nos occupations, les cérémonies approchent et j’ai aussi fort à faire…